Voici une interview d’une passionnée de graphisme !
Bonjour, peux-tu nous parler de toi ?
Alors je m’appelle Nelly, j’ai 34 ans bientôt, maman de deux garçons 7 et 5 ans, je vis en Haute-Garonne une toute petite ville à 95 kms de Toulouse vers les stations de ski. Mon domaine est dans l’artistique, j’ai plusieurs métiers en réalité. Je suis Peintre en Lettres & décors, Graphiste PAO (publicité dans l’impression), Webdesigner, Illustratrice et aussi Artiste Peintre.
Pourquoi avoir choisi cette activité de graphiste et de peintre décorateur ? Quel a été le déclencheur ?
Je n’ai pas choisi mon activité, je suis née avec un pinceau dans les mains, j’ai dessiné toute ma vie. Mon papa enseignait l’informatique quand j’étais petite, et c’est aussi naturellement que je me suis mise à l’ordi. A huit ans, je voulais devenir infographiste, je rêvais d’inventer des affiches de pub et de fabriquer de jolis emballages.
Quelle est l’activité qui engendre le plus de clients et pourquoi ?
Alors ma première activité est la peinture sur verre, la seconde le graphisme. Le graphisme a été le plus lucratif et j’ai fait proportionnellement moins de client qu’avec ma vente de verres sur les marchés artisanaux. Mais ce sont deux secteurs complètement différents.
Quelles difficultés as-tu rencontrées à la création de ton entreprise ? Comment y as-tu fait face ?
J’ai eu beaucoup de difficulté à trouver le code APE de mon activité. Dans l’artistique, ils ne savent pas vraiment comment faire de catégories, c’est un peu fouilli. Ils m’ont finalement donné un code « activités spécialisées de design » cela ne correspond pas vraiment au graphisme ni à la peinture sur verre, mais bon dans le fond ça n’a pas grande incidence.
La deuxième difficulté a été l’assurance Responsabilité Civile pro, les assurances n’ont pas les codes APE pour les métiers et ont leurs propres appellations. Du coup, j’en ai fait beaucoup, et une seule a été vraiment à l’écoute la MAAF. Je ne veux pas faire de pub mais ils ont écouté, pris le temps et m’ont proposé un tarif.
Te fais-tu accompagner ? Si oui, par qui (coach, couveuse, coopérative d’entreprise, autre) ? S non, comment pallies-tu ce manque ?
Mon accompagnement, ce sont mes amis sur le net ou des groupes et forums, je glane des infos à droite à gauche quand j’ai besoin.
Quels bénéfices en tires-tu ?
Sur les groupes et forums, lorsque l’on soumet son travail ou que l’on pose une question, les gens ne nous connaissent pas, donc il n’y a pas d’affect qui rentre en compte, c’est totalement impartial. Ce sont des critiques directes, constructives ou non, mais elles sont le reflet réel de la pensée d’un client lambda. Cela permet de se remettre en question, même si c’est plutôt brutal parfois dans les commentaires.
Où trouve-t-on tes verres ? As-tu des projets de peindre d’autres objets ? Comment procèdes-tu quand tu dois peindre et décoré une pièce ?
Mon entreprise n’est pas une société, c’est simplement toutes mes compétences artistiques réunies. Je cherche au quotidien la meilleure façon d’exploiter telle ou telle compétence. Je cherche encore ma priorité pour me lancer à fond.
Je ne peux pas te révéler les informations concernant mes fournisseurs car cela fait partie intégrante du prix final de mon produit.
J’ai souvent peint toute sorte d’objet, des boîtes à clef, des skateboard, des casques de motos. Je n’ai pas de projets d’objets pour le moment.
Je questionne d’abord sur les goûts et les intentions de la personne. Ensuite je fais des recherches sur le sujet, je fais des croquis au crayon ou des maquettes sur photoshop selon l’objet à décorer et puis j’attaque la réalisation.
Comment gères-tu ton planning par rapport à ta vie familiale ?
Au mieux ! lol mon conjoint a un rythme de travail en 3/2 avec des nuits, et j’ai des enfants en bas âge qui demandent beaucoup d’attention pour le quotidien, les jeux ou l’école. Alors je me réserve les temps de travail lorsqu’ils sont à l’école mais le temps passe très vite. Je passe le plus clair de mon temps de travail le soir à partir 21h. Et je pense à dormir parfois.
Quelles difficultés as-tu dans le fait de travailler à la maison ? Comment y pallies-tu ?
La difficulté, c’est de délaisser les choses à faire dans la maison, ne pas s’occuper du linge non repassé, du livre qui traîne quand on est face à l’ordi. Ensuite il faut aussi pouvoir laisser tomber le travail quand la famille est présente. On ne peut pas tout mélanger et tout faire en même temps, sinon on est stressé par le bruit, par le temps qu’il manque, et on risque d’oublier la moitié des tâches.
Ma principale difficulté est surtout de ne pas avoir de pièce fermée dans laquelle je puisse m’isoler pour ne penser qu’à travailler faute d’espace. Alors je me suis créer mon petit coin dans le salon et on fait avec.
Le mieux est de se créer une ligne de conduite, des règles à respecter. Nous sommes mercredi, il y a le sport pour les enfants, je sais que je ne peux m’occuper de mes affaires mais être là pour eux exclusivement. Il me reste 4 jours pendant les heures scolaire pour mon travail, ou le soir lorsqu’ils dorment. Et pour la maison, aussi il faut essayer de tenir son organisation. Concrètement j’ai un agenda sur l’ordinateur « ical » où je crée des plages horaires Maison, Enfant, Facture, RDV, Docteur etc, j’essaie de tout caler. Mais j’avoue ne pas réussir à suivre mon agenda, je suis plutôt quelqu’un qui fait les choses au feeling. En tout cas, c’est toujours écrit alors parfois çà me remet dans les rails.
J’utilise aussi un petit logiciel Todoist, sur lequel je planifie des tâches avec une date butoir et le niveau d’importance. Il s’affiche sur l’ordi, sur le net, sur le téléphone, il m’envoie des mails pour me dire ce que je dois faire. Plus on accomplit de tâches, plus on gagne de points et on monte en grade. Ca aide de se faire harceler par son téléphone et ses mails pour dire Tu n’as pas fait ça, tu es retard.
Te sens-tu une âme d’entrepreneuse ? Pourquoi ?
Oui, j’y pense depuis l’âge de 20 ans, tout d’abord parce que le métier d’artiste n’est pas un job mais une passion où il faut se créer son propre emploi. Et puis parce que je suis quelqu’un d’indépendant dans mon caractère, je n’ai jamais attendu que l’on me dise quoi faire, je n’ai aucune difficulté pour trouver les informations dont j’ai besoin seule. J’ai souvent rédigé des projets d’entreprises, faire un salon de thé/expo pour jeunes talents, tenir une librairie ésotérique, faire un cyber-café.
Ce qui me manque le plus actuellement c’est de ne pas avoir de partenaire, c’est toujours plus enrichissant et ça aide à rester motivée lorsqu’on est deux à partager la même passion.
As-tu des projets pour 2016, si oui, lesquels ?
Cette nouvelle année, je laisse de côté la peinture sur verre. C’est une belle aventure de faire les marchés artisanaux, mais cela demande trop d’investissement de temps personnel et de préparation, charger, décharger la voiture et trouver quelqu’un pour garder les enfants. Il faudrait que je puisse faire beaucoup de marchés l’été et c’est bien trop compliqué.
Du coup cette année, je vais me consacrer exclusivement au graphisme et à l’illustration. J’aimerai me constituer un book d’illustration et pouvoir présenter mon travail aux maisons d’éditions dans le futur.
Par contre je n’ai pas encore trouvé de recettes miracles sur le court terme et j’oscille très souvent entre réfléchir à faire une activité plus lucrative pour pouvoir vivre et faire mes projets qui demandent du temps et ne sont pas lucratif dans l’immédiat.
Si tu avais un ou des conseils pour une future créatrice d’entreprise, ça serait quoi ?
Un conseil bien préparer son projet a l’avance car aucun accompagnement ne vous aidera à déterminer ce qui est le mieux pour vous ni le plus proche de vos attentes. Ils peuvent parfois même créer de la confusion.
Le mot de la fin ?
Merci pour ton interview et ton intérêt pour mon travail.
Merci à toi de bien avoir voulu partager cette expérience très enrichissante et bonne réussite dans la suite de tes activités. Vous pouvez retrouver ses créations sur sa page Facebook et son book.